L'artificialisation des sols en France
L'artificialisation des sols progresse en France de manière régulière au rythme moyen de 60 000 ha par an, soit de 9 mètres carrés par an et par habitant, et de 20 mètres carrés par seconde, un rythme dans la moyenne européenne. 9,3 % du territoire français sont artificialisés c'est-à-dire occupés par des infrastructures humaines (parkings, routes, logements, lotissements, jardins individuels…).
L'artificialisation du sol en France
20 m2
Chaque seconde, 20 m² de terres agricoles disparaissent en France
10
L’artificialisation du sol représente l’équivalent d’un département tous les 10 ans !
Que représente le bétonnage des sols en France
9,3 %
En 2015, l’artificialisation des sols représentait 5,1 millions d’hectares (5 104 000 ha ou 51 000 km²) soit 9,3 % de la superficie de la France métropolitaine, contre 8 % en 2012 et 6,9 % en 1992. Les sols artificialisés (routes, parkings, immeubles…) couvraient donc la surface cumulée des deux régions Île-de-France et Centre-Val-de-Loire. (Source : ministère de l’agriculture)
Artificialisation : les terres agricoles mangées par l’urbanisation
L’urbanisation du territoire français progresse de manière continue sans ralentir hormis pendant les périodes de fort ralentissement économique. Or, l’artificialisation croissante des sols fertiles ruine pour toujours leur qualité et à terme va finir par menacer notre indépendance agricole et alimentaire.
Quelle surface occupe un Français ?
1/2
Artificialisation : près de 1 ha de sol agricole ou naturel perdu sur 2 est capté par l’habitat individuel, devant les réseaux routiers, l’agriculture, les chantiers, les sports et loisirs.
45 m²
Un Français qui habite dans une maison individuelle occupe en moyenne une surface de 45 m² soit près de 10 m² de plus que depuis les années 1980. Une des causes se trouve dans la multiplication des familles monoparentales :
COMPARER : le nombre de divorces en France.
Ce que détruit l’artificialisation des sols
Artificialiser, bétonner, bitumer, recouvrir les terres arables, ne porte pas seulement atteinte à notre potentiel agricole mais également détruit les sols en tant que :
Les sols comme réserve de biodiversité
10 000
1 g de sol fertile avec 10 000 espèces de bactéries.
1 ha contient 1,5 t de faune (insectes, vers de terre…), 2,5 t de bactéries et 3,5 t de champignons.
Au total, les sols abritent 1/4 de la biodiversité mondiale.
Les sols comme régulateurs des pluies
20 cm
La pluie glisse sur les sols artificialisés et provoque des inondations tandis qu'un sol agricole peut absorber de 10 à 20 cm d’eau de pluie par heure.
Les sols comme pièges à CO2
3 700 000 000 t.
Les terres arables captent le carbone : les 30 premiers centimètres des sols agricoles et naturels contiennent, en France métropolitaine, 3,7 milliards de tonnes de carbone, soit 70 t par hectare, l’équivalent des émissions de CO2 annuelles de 50 personnes en France.
Les zones artificialisées occupent
La part du territoire français artificialisée
9,3 %
9,3 % du territoire français sont artificialisés c’est-à-dire occupés par des infrastructures humaines (parkings, routes, logements, lotissements, jardins individuels…)
Les espaces artificialisés se sont étendus d’environ 260 000 hectares entre 2006 et 2009, en grande partie aux dépens de terres agricoles, mais aussi de milieux semi-naturels.
78.000 ha
En France, cette artificialisation préoccupante a fait disparaitre, en moyenne, 78 000 ha1 de surfaces agricoles par an, entre 2006 et 2010.
Cela équivaut à la surface moyenne d'un département entier tous les 7 ans, à un stade de football toutes les 5 minutes, ou un potager de 25 m2 toutes les secondes. Cet incroyable gaspillage est d'autant plus préoccupant qu'il n'a fait qu'accélérer au cours de ces dernières décennies (54 000 hectares par an entre 1982 et 1992, 61 000 hectares par an entre 1993 et 2003 (2) même si ce rythme a temporairement ralenti depuis 2009, sous l’effet de la crise économique.
"Le principal cause en est l'urbanisation qui, de zones industrielles en centres commerciaux, d'habitations en parkings. 40.000 hectares étaient urbanisés par an dans les années 1960, 78.000 hectares le sont actuellement. La nécessité de construire routes et logements n'est pas l'unique cause. La recherche de rentabilité économique - d'autant plus pressante que les agriculteurs dégagent en moyenne de faibles revenus - a aussi conduit à l'abandon des parcelles insuffisamment productives ou rentables, au profit de la forêt notamment.
Faillites, départs à la retraite, difficultés à trouver un successeur sont autant d'occasions qui amènent les exploitants à profiter de l'aubaine financière que peut représenter la vente de terres.
« Les terres agricoles sont en voie de disparition. Aujourd’hui, l’urgence est de s’assurer que les terres continuent à être cultivées pour nourrir les femmes et les hommes. »
« Au Nord, c’est l’artificialisation qui inquiète : les grands projets inutiles et l’étalement urbain entraînent toujours plus de bétonnage des terres, processus irréversible. En Europe c’est l’équivalent d’un département français qui disparait chaque année. Si des lignes directrices ont été établies par la Commission pour lutter contre le phénomène, il n’existe aucun outil concret.»
« Au Sud, c’est l’accaparement qui préoccupe : les multinationales préemptent toujours plus de terres, provoquant le déplacement des populations et mettant en péril leur souveraineté alimentaire. Encore une fois, l’Europe n’y est pas étrangère : elle favorise cette pratique via sa directive de 2003 promouvant les agrocarburants ou sa stratégie de 2008 orchestrant la course aux dernières matières premières, en particulier en Amérique Latine ».