La production mondiale de gaz de schiste explose notamment aux Etats-Unis, en Chine, ... et partout sauf en Europe et représente plus de 15 300 m3 par seconde en 2010, soit 483 milliards de m3 par an.
La production mondiale de gaz de schiste et gaz non conventionnels pourrait tripler d'ici 2035 et prendre la place du charbon si l'industrie modifie ses manières de faire afin de rassurer la population, estime un nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
400 milliards de dollars seront investis dans la production de gaz de schiste aux Etats-Unis de 2013 à 1018 et 5 millions d'emplois créés. Conséquence indirecte de la croissance de la production des gaz de schistes américains, le prix du charbon américain a diminué de plus de 39% entre 2007 et 2012 sur le marché spot.
Dans un scénario de demande forte (5.1 tcm en 2035), les GNC contribuent à 40% de l’augmentation de 1.8 tcm d’ici 2035. L’Amérique du Nord continue à observer une croissance de la production mais de nouveaux producteurs apparaissent : la Chine, l’Australie et la Russie
Produit à partir de sources « conventionnelles » comme les gisements de grès ou de calcaire. Se trouve en « poche » assez localisée. Est exploité par forage vertical de manière similaire au pétrole (forage vertical à moindre profondeur;
Les gaz de schistes ou shale gas sont dispersés dans une roche non poreuse – en général, du schiste argileux, d’où leur nom ; les gaz de réservoir compact ou tight gas sont regroupés par poches dans une roche, également non poreuse mais de nature plus compacte, où la pression est très forte. Moins prometteurs à ce jour, les gaz de houille, présents dans les gisements de charbon, ou encore les hydrates de méthane, présents dans les fonds océaniques.
Le gaz de schiste fait partie des Gaz naturels non conventionnels sont issus de gisements composés d’argile litée et d’autres roches à grain fin. Dans plusieurs cas, les schistes gazéifères sont à la fois les roches mères et le gisement du gaz naturel, qui est
emmagasiné de trois façons : 1 - adsorbé par une matière organique insoluble appelée kérogène ; 2 - piégé dans les espaces poreux des sédiments à grain fin interstratifiés avec l’argile litée; 3 - confiné dans les fractures du schiste argileux comme tel.
Les gaz de schiste, tight gaz comme les huiles de schiste sont extraites par le procédé de fracturation hydraulique
• Ils se trouvent dans des roches faiblement poreuses et peu perméables
• Le gaz, qui possède une viscosité faible, s’y déplace difficilement.
Pour exploiter ces gisements, il faut alors créer des zones plus perméables, fractures ou puits, qui permettront aux hydrocarbures de circuler. La fracturation hydraulique permet d ’accéder à des ressources inatteignables jusqu’alorsOn agit par dislocation ciblée des formations géologiques peu perméables :
• injection sous très haute pression de fluide ou boue de forage eau + produits chimiques
• utilisation de charges explosives pour fissurer et micro-fissurer la roche
A partir de puits verticaux inclinés ou horizontaux :
• Forage à grande profondeur de 1 à 4 km
• Utilisation massive d’eau pour constituer le fluide de forage: 10 000 à 15 000 m3par forage (A titre de comparaison, la consommation d'eau d'une ville comme Paris est en moyenne de 550 000 m3 d'eau potable par jour) + de 500 produits chimiques + SABLE dissous dans l’eau de forage pour améliorer l’extraction du gaz à raison de 2%
Quelques chiffres :
- taille d’une plate-forme : 10 000 m³
- 7'000 m³ de terres agricoles déplacés et stockés sous le contrôle d'un pédologue
- 11'000 m³ de grave apportée sur site
- 600 m³ de béton coulé en place
Les camions vibrateurs émettent des ondes dans le sol grâce à de lourdes plaques vibrantes Ces ondes sont réfléchies ou déviées suivant les structures géologiques rencontrées. Les ondes réfléchies sont détectées par des « géophones », recueillies et analysées. Cela permet de détecter les « pièges à hydrocarbures »
COMPARER : Consommation mondiale de gaz naturel
L’ exploitation du gaz de schiste, rendue possible par de toutes nouvelles technologies, va changer la donne énergétique mondiale.
« Le gaz naturel, écrit Eric Delhaye président de Cap 21.2010, va probablement occuper une place importante dans les décennies à venir pour accompagner cette transition. On estime ainsi que la consommation mondiale de gaz devrait passer de 3 Téramètres cubes en 2007 à 4,4 Téramètres cubes en 2030. Alors que les réserves de gaz naturel conventionnel décroissent (estimation à 60 ans de consommation), un certain nombre de pays se tournent de plus en plus vers l’extraction de gaz non conventionnels qui permettent de réévaluer les réserves mondiales de gaz de 60 à 250%, selon Petroleum Economist. Pour certains, c’est la promesse d’un nouvel eldorado économique d’autant plus que les gisements sont disséminés dans de nombreux bassins sédimentaires dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en Europe, de quoi s’affranchir de contextes géopolitiques parfois instables."
4 pays contrôlent aujourd’hui 55% des réserves de gaz naturel conventionnel: Russie, Iran, Qatar et Arabie Saoudite. Les réserves de gaz de schistes sont estimées à 666 Teram3 contre 185 Teram3 de gaz naturel. Le prix d’extraction est de 140 à 210 dollars par milliers de m3. Avec les gaz non conventionnels, la Russie a perdu en 2009 son statut de premier producteur mondial de gaz au profit des Etats-Unis où la production a progressé de 4% pour atteindre 601 Gm3 contre 575 Gm3 pour la Russie.» (source : Eric Delhaye, président délégué de CAP21: Les autres dégâts réels. 6 décembre 2010)
Alors que les gaz non conventionnels ne représentaient que 4 % des réserves prouvées de méthane, leur production représentait 12% de la production mondiale en 2008. Ces gaz (hors hydrates) aux États-Unis représentaient déjà plus de 50 % de la production domestique, soit les 3/4 de la production mondiale en 2008.
COMPARER : Consommation mondiale de gaz naturel
Consommation de gaz naturel en France en m3
Les ressources mondiales récupérables en gaz seraient équivalentes à 250 années de production actuelle La moitié provenant des gaz non conventionnels soit 187 tcm de réserves prouvées (BP, 2011)
Dont 53% en Russie, Iran et Qatar
On estime les ressources mondiales récupérables de gaz conventionnel à 400 tcm (~120 ans de production actuelle)
Et 406 tcm de ressources récupérables de gaz non conventionnel, dont 204 tcm de gaz de schiste et 118 tcm de gaz de houille
Par pays
États-Unis et Canada 20 400
Chine et Australie 15 000
CEI 5 400
Moyen-Orient 3 400
Autres 1 400
L’Arctique renfermerait des réserves inexplorées de quelque 90 milliards de barils de pétrole et encore davantage de gaz nouvelles selon l’agence gouvernementale américaine de recherche géologique, USGS, (23 juillet 2008).
La Chine s'est fixé un objectif de production de 30 milliards de mètres cubes par an à partir des schistes, ce qui équivaut à presque la moitié de sa consommation de gaz en 2008 ( « An unconventional glut », dans The Economist, The Economist Newspaper Limited, vol. 394, no 8673, 13–19 mars 2010, p. 67–69)
Une étude menée par le MIT * estime que le gaz naturel fournira 40 % des besoins énergétiques des États-Unis dans l'avenir, contre 20 % aujourd'hui, grâce en partie aux abondantes réserves de gaz de schiste.
Le gaz non conventionnel pourrait représenter 42% de la production américaine en 200 et atteindre 64% en 2020, ce qui, ajouté au gaz classique, rendrait les Etats-Unis pratiquement auto-suffisants pour au moins deux siècles. Les grands gisements américains identifiés se trouvent au Texas, dans le nord de la Louisiane, dans les Appalaches, en Illinois et Michigan, et même en Colombie Britannique.
Début 2011, on compte 493 000 forages d'exploitation actifs dont 93 000 au Texas et 71 000 en Pennsylvanie. Une étude menée par le MIT estime que le gaz naturel fournira 40 % des besoins énergétiques des États-Unis dans l'avenir, contre 20 % aujourd'hui, grâce en partie aux abondantes réserves de gaz de schiste (Matthew L. Wald, « Study Says Natural Gas Use Likely to Double », dans New York Times, New York, 25 juin 2010)
En 2010 Aux USA, les opérateurs industriels étaient 9 : BJ Services ; Complete Production Services ; Halliburton ; Key Energy Services ; Patterson-UTI ; RPC, Inc ; Schlumberger ; Superior Well Services ; Weatherford
Les roches convoitées pour les trois grands permis du SUD de la France sont essentiellement les roches sédimentaires nommées communément schistes bitumineux ou schistes cartons. Le terme de schiste est d’ailleurs impropre car il s’applique à des roches métamorphiques dont la formation n’est pas sédimentaire.
• Dans le sud de la France, ce sont donc des marnes noires très compactées, souvent constituées de feuillets (d’où leur nom de schistes cartons) facilement débitables.
• Ces marnes calcaires se sont formées au milieu de l’ère secondaire (- 180 millions d’années environ) à une époque définie par les géologues du nom de Lias.
• Ces marnes noires (Black Shales) sont le résultat de dépôts marins profonds (présence de nombreuses ammonites) dans un environnement océanique tropical.
• Présentes sur l’ensemble du territoire défini par les trois permis accordés et représentent une épaisseur variable de 10 à plusieurs dizaines de mètres.
• Dépôts riches en matière organique qui, au cours de leur enfouissement, ont évolué en kérogènes, substances pouvant fournir du pétrole et du gaz combustible.
En 2020, l'Union Européenne ne produira qu'1/3 de ses besoins et dès 2030, elle sera dépendante à plus de 80 % de l'importation.
Les différents pays de l'Union Européenne offrent des degrés d'autonomie variables : tandis que les Pays-Bas sont autosuffisants pour de nombreuses années encore et que le Royaume-Uni (1er producteur européen) est devenu importateur, les grands pays européens consommateurs de gaz comme l'Allemagne, l'Italie, la France ou l'Espagne montrent un fort taux de dépendance
Les objectifs du Grenelle de l’environnement, … protéger les sources d’eau potables et les zones d’écosystèmes sensibles. Si l’exploitation devait commencer dans les frontières définies par les permis, ce serait plus d’un paragraphe du Grenelle de l’environnement qui serait piétiné. Pour ce qui est des quantités d’eau à mobiliser, le choix de la région, frappée de sécheresse endémique depuis plusieurs années (notamment en Drôme et en Ardèche), est loin de satisfaire au principe de préservation des ressources en eau énoncé à l’article 27 du Grenelle. (source : OWNIPOLITICS 08 02 2011)
Pour aller plus loin sur le gaz de shiste et le gaz naturel
statistiques mondiales en direct énergies
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